C’est une semaine chargée qui s’annonce. Alors que beaucoup jubilent déjà à l’idée d’un possible retour en grâce de Tim Burton avec Big Eyes, Cinehorizons a décidé de se concentrer sur la véritable sortie majeure de la semaine. Un film bizarrement sous-markété compte tenu de ce qu’il représente et de l’aura entourant son réalisateur. On parle bien sûr de Hacker, onzième film du très grand Michael Mann. A sortie exceptionnelle, mise en place exceptionnelle. Choix éditorial conscient, cette semaine sera placée sous le signe du génie du numérique. Avant de revenir sur la carrière du réalisateur de Heat, au détour d’un big dossier en trois parties auxquelles nous apportons actuellement nos dernières retouches, et de constater de la vitalité de son cinéma avec Hacker; on profite du timing de Wild Side pour chroniquer leur excellente édition Blu-Ray du Solitaire, oeuvre matricielle du cinéaste.
Inutile de revenir sur le film à proprement parlé puisque le dossier attendu en milieu de semaine s’en chargera. Tout juste peut-on répéter à quel point Le Solitaire porte les germes du cinéma de Michael Mann, des thématiques aux choix esthétiques. Un premier film d’une maîtrise exemplaire et d’une maturité artistique hallucinante, s’expliquant sûrement par le fait qu’il ne s’agissait tout de même pas d’une oeuvre de jeunesse.
Pour rendre justice à ce travail d’orfèvre, Wild Side s’est dépatouillé pour amener dans nos vertes contrées un master 4K intégralement supervisé par Michael Mann. Exit les hésitations colorimétriques des précédentes éditions, le film retrouvant toute les teintes bleutées de la très belle photographie de Donald E. Thorin. Si l’aspect 80’s ne peut décemment pas totalement disparaître, le niveau de définition et de contraste (dont des noirs très profond redonnant aux scènes de nuit une nouvelle envergure), couplé à la propreté du master, permettent au film de faire oublier son âge. C’est bien simple : on avait jamais vu Le Solitaire comme ça. Il faut noter également qu’une très jolie scène jusqu’alors inédite a été rajoutée au film, juste après le générique d’ouverture.
Même topo au niveau du son, dont la restauration permet de profiter pleinement de l’envoutante partition des Tangerine Dream. Les scènes scènes de casse bénéficient en outre d’une excellente spacialisation, renforçant l’immersion provoquée par la mise en scène très millimétrée du cinéaste.
Si la plupart des bonus de l’édition Criterion n’ont hélas pas traversé l’Atlantique, conservant seulement une interview (très intéressante mais hélas un peu trop courte) de James Caan ainsi que la bande-annonce du film, Wild Side se rattrape avec la présence d’un ouvrage contenant quatre entretiens entre Michael Mann et le regretté Michael Henry Wilson. Plus qu’un simple bonus, il s’agit non seulement d’un très bel objet (ne lésinant jamais sur les illustrations) mais surtout d’une véritable mine d’or pour tous les amateurs du cinéaste. Quatre interviews passionnantes, pertinentes et sincères qui constituent l’un des intérêts principaux de cette ressortie. Un immanquable, assurément.