M. Night Shyamalan nous livre les premières images de son nouveau film.
Qui l'aurait cru. En l'espace de 10 ans, le réalisateur de Sixième Sens aura connu la gloire avant de retomber dans un anonymat affolant. Son cas unique rappelle que la loi du box-office peut se montrer très cruelle, et même les plus grands ne peuvent y échapper. Avec des succès critiques et publics comme Signes et Le Village, puis des films plus modestes mais ô combien brillants (La jeune fille de l'eau, et surtout le formidable Incassable), M. Night Shyamalan s'est imposé au début des années 2000 comme l'un des plus grands espoirs du cinéma hollywoodien. Conteur hors-pair et esthète d'un classicisme raffiné, faisant de l'épure un terrain de jeu plastique merveilleux, le cinéaste était présenté comme un descendant sombre de Steven Spielberg, l'un des premiers édifices du Hollywood post-11 septembre.
Il aura pourtant suffit d'une Jeune fille de l'eau incomprise, peut être à cause d'un manque de modestie de la part du cinéaste, et d'un Phénomènes creusant le fossé entre adorateurs et détracteurs, pour que Shyamalan redescende rapidement de son pied d'estale. Les échecs commerciaux du Dernier maître de l'air et After Earth auront tôt fait de l’enterrer définitivement.
C’est logiquement ici qu’apparaît la figure rédemptrice de Jason Blum. Offrant sa méthode infaillible (PG-13, petit budget, liberté assurée) pour appâter le cinéaste, le producteur en profite pour ajouter un nouveau joli nom à sa liste. Pour le réalisateur d’Incassable, c’est l’occasion de montrer patte blanche et de revenir à un univers bien plus proche de ses plus grands succès. On pourrait se montrer peu enclin à voir à nouveau le cinéaste s’adonner à un genre dans lequel il a fait le tour, mais le voir cette fois-ci aborder à 100% le genre horrifique rend curieux.
Pensé comme un véritable shocker, tourné dans un found-footage qui n’a rien de gratuit de la part d’un cinéaste ayant souvent eu recours aux mises en abymes (Signes et Phénomènes en premier lieu), The Visit pourrait bien permettre à Shyamalan de se refaire une santé ( seulement commerciale ?). Impossible d'ailleurs, en visionnant ces images, de ne pas reconnaître la patte du cinéaste à travers ces plans anormalement longs et ces instants chocs rappelant ses plus beaux moments de trouille. Et si le fait de voir un si brillant réalisateur s’abaisser à surfer sur une vague, la maîtrise de ces images rappelle que le genre a peut être plus offrir qu’une simple solution économique. En témoigne la réussite de The Bay de Roger Donaldson, autre cinéaste qualifié de has-been mais dont l’utilisation du found-footage apportait un véritable vent de fraicheur.
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures ? Réponse le 09 septembre prochain.