Arte a décidé de faire plaisir aux fans de Joe Dante et diffusera ce soir en deuxième partie de soirée Panic sur Florida Beach.
Oeuvre méconnue du réalisateur des Gremlins, Matinee (dans son titre original) retrace la journée d’un jeune garçon fan de films de monstres et la préparation d’une avant-première qui s’annonce mémorable durant la crise de Cuba.
Un contexte historique très marqué qui rappelle à quel point le cinéaste se met à nu et y transpose sa propre enfance. D’où le fait qu’une surprenante mélancolie et la fibre nostalgique d’une époque pourtant difficile enveloppe l’atmosphère du film, transformant le climat de paranoia en effervescente fièvre adolescente.
Par le biais du personnage de Lawrence Woosley (incarné par John Goodman qui compose ici son rôle le plus pur), sorte de William Castle fictif et pape de la Serie B dans ce qu’elle a de plus artisanale, Joe Dante porte un regard tendre sur une époque qui voyait ses films d’horreur comme les porte-étendards de l’imaginaire et la réponse à un besoin d’optimisme et d’évasion. Se faire peur pour mieux oublier en somme.
Le film prouve par la même occasion la maestria du metteur en scène de Explorers dès lors qu’il s’agit de diriger des enfants et des jeunes adultes, l’un des rares à avoir su utiliser leur candeur comme une source d’émerveillement constante et non comme une obligation d’abrutissement propre à tout divertissement dit « familial ».
Film cinéphile par dessus tout et hommage absolu au cinéma d’horreur des années 50 et 60, Panic sur Florida Beach est un classique malheureusement oublié que beaucoup ont pu redécouvrir il y a seulement deux ans par la grace de l’éditeur vidéo Carlotta, les seuls en France à avoir su reconsidérer Joe Dante comme le véritable auteur qu’il est et non comme un simple ersatz punk de Steven Spielberg.
Ce soir, Arte permet ainsi à tous de (re)découvrir le film plus plus personnel de l’un des auteurs les plus emblématiques du cinéma des années 80.
>> Diffusion le lundi 28 avril à 22h40 sur Arte