Et voila, l'année 2014 touche à sa fin. L'occasion pour nous de faire le point sur les films qui nous ont le plus marqué au cours de ces derniers mois. Après le Top 10 de Cinéhorizons, vous retrouverez les comptes rendus de quatre des rédacteurs du site, révélant l'éclectisme de la rédaction. Après tout, c'est pas un peu ça le cinéma ?
1/ Gone Girl, David Fincher
2/ Le Hobbit : La bataille des Cinq Armées, Peter Jackson
3/ The Homesman, Tommy Lee Jones
4/ Exodus : Gods and Kings, Ridley Scott
5/ Dragons 2, Dean DeBlois
6/ Her, Spike Jonze
7/ Les Sorcières de Zuggaramurdi, Alex de la Iglesia
8/ La Grande Aventure Lego / 22 Jump Street, Chris Miller et Phil Lord
9/ Predestination, Peter et Michael Spierig
10/ Les Gardiens de la Galaxie, James Gunn
Maintenant, laissons la tribune à chaque rédacteur. L'occasion de constater une fois de plus que, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.
Snake
Top
1/ Détective Dee 2
Le film le plus fou et le plus inventif de l'année !
2/ Le Hobbit : La Bataille des cinq armées
Magnifique poème épique et guerrier, conclusion d'une saga rêvée par tous les geeks de la planète
3/ Le Vent se lève
Oeuvre somme, crépusculaire, et intime du cinéaste, qui signe un magnifique et bouleversant cadeau d'adieux.
4/ The Homesman
Western à la fois classique et déstabilisant, à contre-courant et qui prouve une nouvelle fois que Tommy Lee Jones est aussi bon réalisateur qu'acteur
5/ Les Sorcières de Zuggaramurdi
Oeuvre déjantée, jouissive et toujours aussi subversive de De La Iglesia
6/ American Bluff
David O. Russell confirme sa capacité à être toujours aussi brillant, quel que soit le sujet abordé
7/ Gone Girl
David Fincher parvient encore à surprendre lorsque l'on ne l'attend pas
8/ Joe
Oeuvre d'une puissance rare, et qui nous rappelle que Nicolas Cage est capable de grande prestations
9/ Her
Alors que l'on attend une critique contre un monde de plus en plus virtuel, Spike Jonze nous livre un portrait touchant d'un homme qui revit grâce à sa compagnie virtuelle
10/ Dumb & Dumber De
Simplement parce que les deux héros les plus débiles de l'histoire du cinéma ont encore de la ressource
Flop
1/ Lucy
2/ Hercule
3/ 300 : La Naissance d’un empire
4/ Supercondriaque
5/ The Ryan Initiative
6/ Divergente
7/ Only Lovers Left Alive
8/ Sin City : J’ai tué pour elle
9/ Sabotage
10/ Godzilla
Jerry
Top
1/ Interstellar (Christopher Nolan)
Rarement un film ne m’avait autant ému et touché en salles. Le dernier de Christopher Nolan est certes imparfait, mais son ambition, sa générosité, le grand spectacle et l’émotion qu’il dégage en font pour moi le film de l’année.
2/ Boyhood (Richard Linklater)
Voilà un film bien particulier, qui suit l’évolution d’une famille du point de vue d’un petit garçon qui devient grand; sous nos yeux, 12 ans de sa vie défilent. C’est l’histoire du passage à l’âge adulte, de la construction et déconstruction d’une famille. Le fil rouge, c’est la vie, avec ses hauts, ses bas, ses rites de passages. On est tous passé par là, et un film aura rarement été aussi juste et vrai que celui-là dans son rapport à la vie. Un vrai bijou.
3/ Mommy (Xavier Dolan)
Passé la surprise et l’inconfort de ce format d’image à la Instagram, Mommy m’a tout de suite plongé dans son univers plein d’énergie, d’humour, de tendresse et de folie. Tantôt véritablement hilarant, tantôt dérangeant, tantôt bouleversant, Mommy ne rate aucun coche, vise juste à chaque fois, et nous communique une force et une énergie hallucinante.
4/ Whiplash (Damien Chazelle)
Un film plutôt intimiste qui a pourtant tout d’un grand. Porté par deux acteurs complètement possédés et une musique jazz enivrante, le film nous offre des scènes pleine de tension, un vrai duel psychologique puissant et viscéral où les limites émotionnelles et physiques sont repoussées et dépassées pour tendre vers une perfection musicale exigée. C’est violent, c’est épuisant, et c’est beau. Good job.
5/ Gone Girl (David Fincher)
Derrière ses allures de thriller classique, le film nous embarque dans une histoire complètement dingue à rendre paranoïaque n’importe quel homme accompagné. Le scénario ne cesse de nous surprendre et de dépasser les limites attendues, jusqu’à un final très amer, moralement ambigu mais humainement juste et puissant. Si on ajoute à cela l’esthétique et la mise en scène de Fincher toujours réglée au poil, ainsi qu’une critique des médias et de leur influence sur notre perception des évènements, on obtient l’un des meilleurs films de l’année.
6/ 22 jump St (Phil Lord et Chris Miller)
La suite du génial 21 Jump Street de Phil Lord et Chris Miller est une réussite à tous les niveaux. Reprenant globalement le même schéma que le premier et assumant complètement son côté lequel tout en s’en moquant, 22 Jump Street est une comédie absolument délicieuse, souvent hilarante, toujours intelligente dans sa façon de reprendre les éléments du premier et de les pousser encore plus loin, et ne tombe jamais dans le cynisme.
7/ Lego (Phil Lord et Chris Miller)
Phil Lord et Chris Miller sont encore à l’honneur dans ce top 10 avec Lego, une véritablement déclaration d’amour au cinéma et à l’esprit créatif de l’enfance, que l’on se doit de garder en grandissant. Une énergie folle, mille idées à la seconde, une animation imitant le stop motion réussie en tout point, des références et des deus ex machina a priori gratuits mais totalement justifiées par le concept même du film, Lego est une véritable bombe qui transforme un concept de film publicitaire en une véritable ode à la création.
8/ Predestination (Peter et Michael Spierig)
Un petit film adapté d’une toute petite nouvelle de Robert A. Heinlein, qui nous embarque dans un voyage complètement inattendu pour peu que l’on se laisse prendre au jeu. Avec une structure narrative originale qui déjoue toutes nos attentes en la matière (énorme rupture de ton et de rythme dans le 1er acte du film qui suit l’ouverture), le film reprend tous les codes du voyage dans le temps, codes que nous connaissons tous, pour en faire un peu le petit film ultime sur le paradoxe temporel.
9/ Exodus (Ridley Scott)
La fresque biblique de Ridley Scott n’est pas le chef d’oeuvre qu’il aurait du et pu être. Il est à deux doigts de l’être. Mais la mise en scène est d’une telle ampleur, les décors magnifiques évoquant le grand cinéma, le vrai grand spectacle, que je me vois obligé d’en parler ici. Le film souffre certes d’une structure inégale, il en dit trop ou pas assez, mais il se réapproprie assez brillamment et avec intelligence le mythe original de l’Ancien Testament, et Christian Bale interprète avec justesse et ambiguité un Moïse profondément humain, plein de doutes, (se) posant des questions sur la foi, l’identité et le destin, reprenant ainsi avec force l’essence, l’esprit et le message de l’histoire de l’Exode telle qu’elle est écrite.
10/ Les Gardiens de la Galaxie (James Gunn)
Allez, un blockbuster Marvel pour clore le top. Le film est sympa, fun, avec des personnages attachants et une énergie communicative. Ce n’est pas un grand film, mais c’est ce qui se rapproche le plus du genre de films d’aventure à la Indiana Jones ou Star Wars que l’on regardait en boucle lorsqu’on était gamins (sans en atteindre le niveau ou le génie, mais quand même). Et c’est fait avec suffisamment de générosité et d’énergie que le film mérite cette dernière place dans le top 10 de l’année à mes yeux.
Mention spéciale à ceux n’ayant pas eu leur place mais qui auraient pu y être : Her (Spike Jonze), un film à l’écriture brillante et dérangeante avec Phoenix parfait; La Planète des Singes: l’Affrontement (Matt Reeves), un véritable western post apocalyptique très réussi.
Flop
Ayant du cette année choisir avec précaution les films à aller voir, j’ai pu éviter les déceptions majeures et les vrais mauvais films. Malheureusement, il y en a toujours, mais cette année seulement trois pour moi :
A Million Ways to die in the West (Seth MacFarlane)
Ted ayant été une franche réussite, j’attendais le dernier film de Seth MacFarlane avec impatience. Finalement, un film peu souvent drôle malgré quelques gags franchement réussis. Il est surtout trois fois trop long, et loupe complètement son intention. A voir peut-être pour les beaux yeux de la toujours magnifique Charlize Theron et pour la première partie qui fait souvent mouche dans les gags. Bref, à voir avec le doigt sur le bouton avance-rapide.
Transformers (Michael Bay)
J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour Michael Bay et son cinéma over-the-top. J’ai beaucoup aimé Transformers premier du nom, j’ai détesté le deuxième, un peu moins le troisième. Les trailers de Age of Extinction ont réussi à tout de même me faire rempiler une quatrième fois. La première partie prometteuse s’efface petit à petit pour nous laisser une bouillie fatigante, mortellement ennuyeuse, sans aucun enjeu clair et engageant. On ne m’y reprendra plus. Sauf si le trailer du prochain est réussi. Oh, well… On se refait pas.
Samba (Eric Toledano et Olivier Nakache)
Après trois réussites, le dernier Toledano et Nakache était attendu au tournant. Samba n’est pas un mauvais film, attention, mais ce n’est pas une réussite. Le film a constamment le cul entre deux chaises, n’ayant pas réussi à trouver un vrai équilibre entre drame social et comédie (sociale). Il y avait pourtant matière, mais le film peine à choisir sa voie et encore plus à trouver une harmonie. Il en reste toutefois un film juste et non manichéen, mais ce n’est pas suffisant, et ses failles importantes à mes yeux le font entrer dans un flop de déception.
Sid
Top
1/ Exodus : Gods and Kings
Le retour de Ridley Scott en grande forme
2/ Gone Girl
Après un surestimé Social Network, Fincher revient en très grande forme
3/ Captain America - Le Soldat de l’hiver
Le Meilleur Marvel depuis Avengers
4-Transformers : L’âge de l’extinction
Le Pied total
5/ Edge of Tomorrow
De la SF intelligente et spectaculaire.
6/ Godzilla
Le monstre nippon revient pour notre plus grand plaisir.
7/ Le Hobbit : La bataille des cinq armées
Une conclusion épique, mais pas le meilleur film de la trilogie.
8/ Les Gardiens de la Galaxie
Très divertissant.
9/ La planète des singes : L’Affrontement
Suite réussie avec une époustouflante Performance Capture
10/ Maléfique / Dragons 2
Une relecture séduisante de La Belle au bois Dormant, et le retour d’Harold dans des aventures sympathiques et un peu plus sombres.
Flop
1/ La grande aventure Lego : Comprend pas l’engouement
2/ La légende d’Hercule (Renny Harlin) : Le retour en forme du gros nanar des sixties
3/ Sabotage : Le plus mauvais Schwarzenegger depuis longtemps
4/ Les vacances du Petit Nicolas : Une suite qui se laisse voir mais qui reste très dispensable
5/ Sin City J’ai tué pour elle : Dix ans d’attente c’est trop long
6/ Tanscendence Pas inintéressant, mais très curieux et inégal
7/ Black Storm : Effets spéciaux réussis, mais c’est un peu tout
8/ Noé : Trop ambitieux, malgré de bons moments
9/ Horns : curieux et pas franchement passionnant
10/ Tu veux où tu veux pas : Moi, je veux pas.
Jordan K
Top
1/ Dragons 2
Suite résolument épique à la portée mythologique inouïe dont la gravité surprend à chaque instant. Un très grand moment de cinéma d’une tenue plastique saisissante. Magistral.
2/ Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées
Peter Jackson cloture sa saga dans le feu et le sang, de la plus belle des manières, affichant un sens du spectacle auquel peu peuvent prétendre. Tout n’est pas parfait, mais Le Hobbit est un fantasme ultime, ode à un cinéma que j’affectionne depuis toujours.
3/ Her
Film d’anticipation intimiste d’une justesse à fleur de peau, porté par un immense acteur et une mise en scène d’une grande intelligence. Plus une histoire d’amour douce-amer et hors du temps que le pamphlet que beaucoup étaient venus chercher.
4/ Gone Girl
David Fincher prouve qu’il maîtrise comme personne les codes du thriller et livre une analyse de couple jouissive et effrayante.
5/ The Homesman
Western minimaliste et déroutant d’une richesse étonnante, dont la beauté confirme tout le bien que l’on pense de Tommy Lee Jones réalisateur.
6/ La Grande Aventure Lego
Audacieux, techniquement surprenant et constamment drôle, le film du duo Lord/Miller semble avoir compris l’essence même des lego. Pertinent et jouissif !
7/ Les Sorcières de Zugarramurdi
Alex de la Iglesia revient dans une forme olympique avec cette fable horrifique, déjantée et subversive, réservant son lot de scènes d’anthologies.
8/ The Rover
Oeuvre pré-apocalyptique anti-spectaculaire, belle et violente, évoluant dans un univers rugueux qui lui est propre.
9/ 22 Jump Street
La comédie de l’année qui confirme une fois de plus le talent ébouriffant du duo Lord et Miller, assumant jusqu’au bout son statut de méta-film..
10/ Predestination
Pas forcément l’un des meilleurs films de l’année, mais sûrement l’un des plus sincères. Travail d’artisan passionné révélant des trésors narratifs et dont l’utilisation du paradoxe temporel est poussé à un point de non-retour vertigineux.
Une année pour le moins inégale, dont les très très grands films se content sur les doigts de la main. Les blockbusters semblent avoir pris le contrôle des salles, affichant constamment de nouveaux records chiffrés, mais sans la passion de ses plus grands artisans (heureusement que le Jackson est là). Une année décevante, mais qui recèle quand même son lot de joyaux, et surtout consacre définitivement le cinéma d’animation (Dragons 2, Lego, mais encore Le vent se lève ou Minuscule). Je regrette cependant d’avoir raté quelques films qui auraient peut être pu avoir leur place, tel que Detective Dee 2, Whiplash ou encore Boyhood.
Flop
Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu : Peut être le symbole même de tout ce qui ne va pas à l’heure actuelle dans le cinéma français.
Lucy : Peut être le symbole même de tout ce qui ne va pas à l’heure actuelle dans le cinéma français, quand il veut faire américain.
Supercondriaque : Peut être le symbole même de tout ce qui ne va pas à l’heure actuelle dans le cinéma français, quand il a de l’argent mais qu’il sait pas s’en servir.
Sin City 2 : La meilleure démonstration du cinéma de Rodriguez.
Godzilla : Certes, le film flatte la rétine. Mais l’absence de protagonistes, sa gravité forcée et le refus jusqu’à l’absurde d’assumer son statut de film de monstre en fait le non-évènement de l’année.
Transcendance : Le meilleur exemple du cinéma Post-Nolan qui veut ressembler à du Nolan.
Robocop : Par moment, la note d’intention se révèle. Le reste du temps, ce remake vain semble enchainer les scènes cultes sans ne rien comprendre du matériaux original.
Expendables 3 : Le premier était un heureux miracle. La franchise s’embourbe dans le fan-service méprisable et continue de détruire les espoirs placés dans le Stallone d’aujourd’hui.
Albert à l’ouest : La grande force de Ted, c’était de faire de Mcfarland un second rôle vocal hilarant. En premier rôle, l’acteur/réalisateur pousse son film vers l’effondrement. Et c’est long, beaucoup trop long.
Dracula Untold : La nouvelle resucée des monstres de la Universal risque d’être bien embêtante. Pourtant Wolfman était grandiose.